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Focus sur le secteur du BTP en 2025 : un secteur en difficulté
En 2025, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) traverse une période de turbulences sans précédent depuis la crise de 2008. Après une courte embellie post-Covid, la dynamique s’est progressivement retournée, affectée par une conjoncture économique défavorable, des coûts de construction élevés, un accès au crédit limité, et une baisse marquée de la demande, notamment dans le logement neuf.
Le BTP, pourtant considéré comme un pilier de l’économie française — représentant plus de 1,5 million d’emplois directs — est aujourd’hui confronté à une triple crise : économique, sociale et structurelle. Entre les carnets de commandes qui se vident, les licenciements en hausse, les tensions sur certains métiers, et l’incertitude politique et réglementaire, l'année 2025 s’annonce comme un tournant décisif pour un secteur fragilisé.
Dans cet article, nous proposons une analyse approfondie des difficultés du secteur du BTP en 2025, appuyée sur des données récentes, des témoignages d’acteurs de terrain, et des perspectives régionales. L’objectif : comprendre les causes du repli actuel, identifier les enjeux majeurs, et envisager les pistes de redressement.
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Dans ce guide
- 2. Les signes de fragilité structurelle du BTP en 2025
- 3. Le marché de l’emploi dans le BTP : entre contraction et tensions
- 4. Régions : focus local et disparités territoriales
- 5. Facteurs exogènes aggravants
- 6. Scénarios prospectifs et leviers de redressement
- 7. Conclusion : sortir de la crise structurelle
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Dans ce guide
- 2. Les signes de fragilité structurelle du BTP en 2025
- 3. Le marché de l’emploi dans le BTP : entre contraction et tensions
- 4. Régions : focus local et disparités territoriales
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- 6. Scénarios prospectifs et leviers de redressement
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2. Les signes de fragilité structurelle du BTP en 2025
2.1. Baisse des volumes d’activité dans le bâtiment
L’un des marqueurs les plus frappants de la crise du BTP en 2025 est la baisse généralisée des volumes d’activité, en particulier dans la construction neuve. Le logement individuel est en chute libre : les permis de construire ont reculé de plus de 30 % en deux ans, selon les données de la Fédération Française du Bâtiment (FFB). Le secteur du logement collectif n’est pas épargné non plus, avec de nombreux promoteurs contraints de suspendre ou d’annuler leurs projets en raison du manque de visibilité économique.
Les entreprises du bâtiment font face à une contraction de la demande, accentuée par la hausse des taux d’intérêt, la raréfaction du crédit immobilier, et l’attentisme des particuliers comme des investisseurs.
Du côté des travaux publics, la situation est un peu moins critique. Certains projets d’infrastructures, notamment liés à la transition énergétique ou à la mobilité durable, permettent de maintenir une certaine activité. Toutefois, cette dynamique est loin de compenser la baisse généralisée dans le bâtiment.
2.2. Recul des carnets de commandes et reports de projets
En 2025, les carnets de commandes se vident rapidement, surtout pour les petites et moyennes entreprises du secteur. D’après les retours de terrain (notamment en Sarthe ou dans les Pays de la Loire), de nombreux professionnels évoquent des perspectives d’activité réduites sur les 6 à 12 prochains mois. Le manque de visibilité pousse à la prudence, voire au gel de certains investissements.
Les clients, qu’ils soient publics ou privés, reportent ou annulent leurs projets, entraînant un effet domino sur toute la chaîne de valeur du BTP : bureaux d’études, fournisseurs de matériaux, artisans, promoteurs, etc.
Ce phénomène crée une instabilité économique croissante, qui freine l’embauche, renforce la précarité et favorise les licenciements économiques.

2.3. Hausse des coûts des matériaux et tensions sur les approvisionnements
La flambée des prix des matériaux de construction, amorcée dès 2022, continue de peser lourdement sur les marges des entreprises du BTP. Malgré un léger fléchissement début 2025, les tensions restent vives sur des matériaux clés comme le béton, l’acier, le bois ou l’aluminium.
Les raisons sont multiples : géopolitique instable, tensions logistiques mondiales, demande internationale, coûts énergétiques toujours élevés. Cette situation rend la gestion des chantiers plus complexe, avec des retards, des surcoûts, et parfois des pénalités contractuelles pour les entreprises.
La répercussion de ces hausses sur les devis reste limitée, car les clients sont eux-mêmes sous pression budgétaire. Résultat : des marges comprimées, des projets abandonnés, et une fragilité accrue des entreprises, notamment les plus petites.
2.4. Cadre réglementaire plus exigeant : norme RE2020, ZAN, et complexité administrative
La montée en puissance des normes environnementales et réglementaires, si elle est justifiée à long terme, constitue un défi supplémentaire pour les acteurs du BTP. La mise en œuvre de la RE2020 (Réglementation Environnementale 2020), qui impose de nouvelles contraintes techniques et énergétiques sur les bâtiments neufs, engendre des coûts supplémentaires non négligeables.
Autre difficulté : la mise en œuvre du Zéro Artificialisation Nette (ZAN), qui réduit drastiquement les possibilités de construction en zone non urbanisée. Cela limite les opportunités pour les promoteurs et complique les projets dans de nombreuses communes.
Les professionnels dénoncent également une complexité administrative croissante, avec des délais d’instruction de permis plus longs, des règles d’urbanisme changeantes, et un manque d’harmonisation entre les territoires.

3. Le marché de l’emploi dans le BTP : entre contraction et tensions
3.1. Une hémorragie d’emplois confirmée en 2025
Selon les dernières estimations de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), le secteur du BTP devrait perdre environ 50 000 emplois en 2025, après déjà 30 000 suppressions en 2024. Cette tendance reflète la chute de l’activité dans la construction neuve, mais également la réduction des effectifs dans la rénovation et les services associés.
La particularité du secteur est que les entreprises tardent souvent à ajuster leurs effectifs, espérant une reprise prochaine. Ce comportement entraîne des sureffectifs temporaires, qui finissent par déboucher sur des vagues de licenciements plus brutales.
Les PME et TPE, qui représentent plus de 90 % des entreprises du secteur, sont les plus touchées. Moins résilientes face aux variations de la demande, elles ont souvent des marges de manœuvre très limitées pour absorber les chocs.
3.2. Paradoxe des métiers en tension
Malgré la baisse d’activité globale, de nombreux métiers du BTP restent en tension. Les entreprises peinent toujours à recruter des profils qualifiés comme les maçons, les couvreurs, les plombiers ou les électriciens. Ce paradoxe souligne un déséquilibre structurel : le secteur ne parvient pas à attirer et fidéliser une main-d’œuvre qualifiée, même en période de crise.
Les raisons sont multiples : conditions de travail physiques, manque de valorisation sociale, éloignement des chantiers, mais aussi une image dégradée du secteur auprès des jeunes générations.
Résultat : les postes vacants ne sont pas comblés, ce qui freine la productivité, accentue la charge sur les salariés en place, et réduit la capacité à répondre aux rares appels d’offres encore disponibles.

3.3. Pyramide des âges et difficulté de renouvellement
Chaque année, près de 60 000 salariés quittent le secteur, en majorité pour cause de départ à la retraite. Or, les entrées dans la profession ne compensent pas les sorties. La pyramide des âges du BTP s’est déséquilibrée : la génération des baby-boomers prend sa retraite, tandis que les jeunes ne sont pas suffisamment nombreux ni formés pour assurer la relève.
La situation risque de s’aggraver à partir de 2026 avec la baisse démographique dans les lycées professionnels et CFA, ce qui réduira encore le vivier de main-d’œuvre potentielle.
3.4. Formation et fidélisation : un double défi
La formation professionnelle dans le BTP est en crise. Malgré les efforts des organismes comme Constructys ou les initiatives de France Travail (POEI, AFEST), les entreprises ont du mal à former efficacement, en particulier les plus petites. Le manque de moyens, de temps et de formateurs qualifiés freine la montée en compétences des jeunes recrues.
Pire encore, même lorsqu’une formation est réussie, la fidélisation reste difficile. Près de 13 % des jeunes formés quittent le secteur dans les deux ans. Ils invoquent des conditions de travail difficiles, un manque de perspectives d’évolution, ou encore un décalage entre la formation théorique et la réalité du chantier.
Des régions comme le Grand Est tentent de répondre à ce défi par des actions ciblées : accompagnement RH, amélioration de la qualité de vie au travail, mise en place de tutorats, etc. Mais ces initiatives restent trop isolées pour inverser la tendance à l’échelle nationale.

4. Régions : focus local et disparités territoriales
Le ralentissement du BTP en 2025 ne touche pas tous les territoires de manière uniforme. Certaines régions, en raison de leur tissu économique, de la densité de population ou des politiques locales, sont plus impactées que d’autres. Des exemples concrets permettent d’illustrer ces disparités.
4.1. En Sarthe, l’attente d’un rebond en 2026
Selon un article de France Bleu, les professionnels du BTP dans le département de la Sarthe décrivent un exercice 2025 comme "en repli", marqué par une forte baisse de la demande en logements neufs et une raréfaction des appels d’offres publics.
Cependant, l’espoir d’une relance en 2026 subsiste. Les entreprises locales misent sur une amélioration du contexte économique général, ainsi que sur le lancement de projets d’aménagement portés par les collectivités. Mais d’ici là, la trésorerie est mise à rude épreuve, et beaucoup redoutent un hiver difficile.
4.2. Grand Est : fidéliser les salariés pour survivre
Dans le Grand Est, la problématique centrale n’est pas seulement la baisse d’activité, mais aussi la difficulté à conserver les salariés en poste. D’après Centre Inffo, plusieurs pistes d’action sont explorées pour favoriser la fidélisation des ouvriers et techniciens du bâtiment : adaptation des horaires, amélioration des conditions de travail, accompagnement managérial, etc.
Les entreprises qui s’investissent dans la qualité de vie au travail (QVT) parviennent mieux à stabiliser leurs équipes malgré les turbulences du marché.
4.3. Bouches-du-Rhône : une "période de récession" selon la fédération du BTP
Dans les Bouches-du-Rhône, la Fédération du BTP alerte : le secteur est entré dans une véritable récession. Les projets sont suspendus, les crédits sont bloqués, et la perte de confiance des maîtres d’ouvrage freine les investissements. Le président départemental évoque une "crise sévère", avec des conséquences directes sur l’emploi, les trésoreries d’entreprises, et les perspectives à moyen terme.
Cette situation illustre bien le climat d’incertitude généralisé qui règne dans plusieurs territoires à forte pression immobilière.
4.4. Des disparités entre zones urbaines et rurales
Dans les zones urbaines denses, le ralentissement est moins brutal grâce à la demande structurelle de logements et aux politiques publiques d’aménagement. En revanche, dans les zones rurales ou périurbaines, la crise est plus aiguë : baisse démographique, moins de constructions nouvelles, et un accès au foncier restreint par la loi ZAN.
Les entreprises implantées dans ces territoires dépendent souvent de quelques grands chantiers publics ou de commandes locales — quand ces dernières ralentissent, l’effet domino est immédiat.

5. Facteurs exogènes aggravants
La crise actuelle du BTP ne peut être comprise sans intégrer les nombreux facteurs externes qui viennent aggraver une situation déjà complexe.
5.1. Instabilité politique et incertitudes réglementaires
L’année 2025 est marquée par une forte instabilité politique. Changements de majorité, remaniements ministériels, revirements sur les aides à la rénovation (MaPrimeRénov’, PTZ, etc.) : les professionnels du secteur se plaignent d’un manque de visibilité chronique.
Cette incertitude freine les décisions d’investissement, autant du côté des ménages que des promoteurs ou des collectivités. Le moindre retard sur une loi ou un décret peut faire capoter un projet de plusieurs millions d’euros.
L’instabilité réglementaire est également en cause. Entre RE2020, normes environnementales locales, seuils ZAN, et règles de sécurité renforcées, les entreprises doivent sans cesse s’adapter, sans pouvoir anticiper.
5.2. Taux d’intérêt et difficultés d’accès au crédit
Depuis 2023, la Banque centrale européenne a relevé ses taux pour lutter contre l’inflation. Résultat : en 2025, le coût du crédit immobilier atteint des niveaux rarement vus depuis deux décennies.
Les ménages, surtout les primo-accédants, peinent à obtenir des financements. Les banques se montrent plus frileuses, imposant des conditions d’octroi plus strictes. Cela provoque un effet en chaîne : baisse des ventes, baisse des mises en chantier, et donc réduction de l’activité pour les entreprises du BTP.
Les promoteurs, eux aussi, voient leurs coûts de portage augmenter, ce qui rend certains projets non rentables.
5.3. Inflation, énergie et matières premières
L’inflation touche directement les coûts de production. L’énergie reste chère (notamment l’électricité pour les chantiers), tout comme certains matériaux (acier, aluminium, PVC, isolants, etc.).
Même si les hausses sont moindres qu’en 2022–2023, les niveaux restent élevés. Pour les entreprises, le dilemme est constant : répercuter les hausses au risque de perdre le marché, ou rogner sur la marge et fragiliser leur modèle économique.
5.4. Contexte macroéconomique global
Enfin, la croissance économique atone de la France en 2025 (-0,4 % selon les dernières prévisions) pèse sur l’ensemble des secteurs. Le BTP, très sensible aux cycles économiques, est parmi les premiers touchés.
Au niveau européen, la situation n’est guère plus favorable. L’Allemagne, premier partenaire économique de la France, est elle aussi entrée en récession. Ce contexte global n’offre que peu de leviers de rebond à court terme.

6. Scénarios prospectifs et leviers de redressement
Malgré un tableau sombre, plusieurs pistes existent pour redynamiser le BTP à moyen terme. L’enjeu : transformer la crise actuelle en opportunité de mutation structurelle.
6.1. Une reprise possible en 2026 ?
Certains signaux faibles laissent espérer une stabilisation en 2026, voire un début de reprise. La baisse attendue des taux d’intérêt, le redéploiement des aides à la rénovation énergétique, et le retour de certains investissements publics pourraient créer un effet de levier.
Mais cette reprise sera progressive, inégale selon les territoires, et dépendra fortement des choix politiques à venir.
6.2. Diversification vers les travaux publics et les infrastructures
Les entreprises du bâtiment pourraient trouver une bouée de sauvetage en se tournant vers les travaux publics : voirie, mobilité, infrastructures liées à la transition énergétique.
Le plan d’investissement dans les mobilités durables, les réseaux de chaleur, ou encore la rénovation énergétique des bâtiments publics peut représenter un relais d’activité précieux.
6.3. Accélération de la transition écologique
La transition écologique n’est pas qu’une contrainte réglementaire : c’est aussi un levier d’innovation et de différenciation. Les entreprises qui investissent dans les matériaux biosourcés, la construction bas carbone, ou les bâtiments à énergie positive pourront capter une nouvelle demande.
Cette mutation nécessite un accompagnement fort, notamment pour les TPE et PME, mais elle pourrait redéfinir les standards de la construction pour les années à venir.

6.4. Revalorisation des métiers et conditions de travail
Pour répondre aux tensions sur le marché de l’emploi, une revalorisation des métiers du BTP est indispensable. Cela passe par :
- Des meilleures conditions de travail (horaires aménagés, réduction des déplacements)
- Des perspectives de carrière claires
- Une image renouvelée du secteur, notamment auprès des jeunes et des femmes
Les actions de communication ne suffiront pas. Il faut aussi des mesures concrètes sur le terrain, portées par les branches professionnelles et les pouvoirs publics.
6.5. Renforcement de la formation et de l’apprentissage
La formation reste un axe stratégique. Le développement de l’apprentissage, des dispositifs d’alternance, et de la formation continue sur chantier (AFEST) doit être accéléré.
Les régions peuvent jouer un rôle moteur en finançant les CFA, en soutenant les entreprises formatrices, et en simplifiant les démarches administratives.
6.6. Commande publique et soutien de l’État
Enfin, la commande publique reste un levier fondamental. En période de crise, elle peut jouer un rôle contracyclique pour maintenir l’activité. Des plans de rénovation énergétique des bâtiments publics, d’aménagement urbain ou d’infrastructures peuvent donner de l’oxygène au secteur.
L’État et les collectivités locales doivent envoyer des signaux clairs et durables pour que les entreprises puissent s’engager dans la durée

7. Conclusion : sortir de la crise structurelle
Le secteur du BTP en 2025 traverse une crise multiforme, à la fois conjoncturelle, sociale et structurelle. Baisse de l’activité, pertes d’emplois, difficultés de recrutement, hausse des coûts, incertitudes réglementaires : les défis sont immenses.
Mais cette période difficile peut aussi devenir une opportunité de transformation profonde. À condition de repenser les modèles économiques, d’investir dans la formation, d’innover sur les matériaux et les pratiques, et de valoriser les métiers.
La sortie de crise passera par une action concertée entre les acteurs du secteur, les territoires, les branches professionnelles et les pouvoirs publics. Ensemble, ils peuvent réinventer un BTP plus durable, plus attractif et plus résilient.
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