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Qualité de l’air intérieur : guide complet
Vous avez choisi de rénover votre habitat et d’améliorer son isolation ? Avez-vous pensé à la question de la qualité de l’air intérieur ? Si oui, félicitations ! En effet, souvent celle-ci suscite bien moins l’intérêt que la pollution de l’air extérieur, qui monopolise notre attention en particulier dans les grandes villes.
Pourtant nous passons plus de 80 % de notre temps dans des lieux clos.
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Pourquoi lier cette question aux travaux de rénovation et d’isolation ? Car ceux-ci peuvent avoir un impact non négligeable sur la qualité de l’air intérieur. Il est par exemple impératif de coupler travaux d’isolation et adaptation de la ventilation pour le préserver. De plus, parmi les polluants classiques de l’air intérieur, on retrouve les composés organiques volatils (COV) émis par certains matériaux. Il est donc primordial de privilégier des matériaux écologiques, plus sains pour notre habitat.
Critères de mesures, sources de pollution et solutions concrètes, nous vous proposons de mieux appréhender la question de la qualité de l’air intérieur.
La surveillance de la qualité de l’air intérieur : un enjeu majeur
Oui, la qualité de l’air intérieur est un enjeu sanitaire majeur. Préoccupation des autorités publiques depuis plusieurs années, elle a d’ailleurs fait l’objet de campagnes régulières menées par l’OQAI (Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur).
Celles-ci se focalisent généralement sur l’air intérieur dans différents types de bâtiments (établissements scolaires et de santé, locaux professionnels ou habitations). Ainsi, la première campagne sur l’évolution de la qualité de l’air dans les logements en France a été conduite en 2003-2005 et la suivante doit commencer fin 2022.
Concrètement, la première étude a révélé que l’air intérieur dans les lieux résidentiels était souvent plus pollué que l’air extérieur et que cela pouvait avoir des conséquences sur la santé des habitants. Il a d’ailleurs été noté que, mis à part pour le radon et l’amiante, les indicateurs manquaient pour faire des comparaisons.
Le saviez-vous ?
Prendre soin de l’air intérieur de votre logement c’est aussi prendre soin de vous et de vos proches.
Quelles sont les sources de pollution de l’air intérieur ?
Les sources de pollution de l’air intérieur sont classées en quatre grandes catégories : les polluants chimiques, les particules et les fibres, les polluants biologiques, et les gaz.
Substances chimiques
Les polluants chimiques appartiennent eux-mêmes à différentes classes :
- La première est une catégorie générale où l’on trouve le monoxyde de carbone, les oxydes d’azote et le dioxyde de soufre. La plupart sont liés aux appareils de chauffage et peuvent être limités par un entretien régulier des équipements, voire un remplacement des dispositifs présentant des dysfonctionnements. L’autre principale source d’émissions de monoxyde de carbone et d’oxydes d’azote est la fumée de tabac.
- Les composés organiques semi-volatils (COSV) : dans cette catégorie, nous retrouvons les phtalates (courants dans les matières plastiques), les pesticides et les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) présents dans certaines bougies, l’encens ou encore le tabac.
- Les composés organiques volatils (COV) : la liste des produits émetteurs de COV comprend les matériaux de construction et de décoration, le mobilier et les produits d’entretien.
Sources biologiques
Parmi les agents biologiques, on retrouve deux grands ensembles : les agents infectieux et les allergènes domestiques. Les plus connus restent les acariens, mais les poils des animaux de compagnie ou encore les moisissures appartiennent aussi à cette catégorie.
Fibres et particules
Les fibres proviennent essentiellement des revêtements de sol et de murs, ainsi que de tous les éléments textiles. Quant aux particules, elles sont liées aux appareils de chauffage, à la fumée de tabac ou encore à la cuisson des aliments.
Attention au radon dans les caves
Parmi les gaz, nous retrouvons le radon : radioactif, inodore et incolore. Il s’accumule dans les caves mal ventilées des régions aux sols granitiques comme la Corse, la Bretagne ou le Massif central. Sachez qu'il est obligatoire de mentionner qu’un habitat est exposé à ce risque lorsqu’il est loué ou vendu.
Pourquoi et comment mesurer la qualité de l'air intérieur de son logement ?
Mesurer la qualité de l’air intérieur présente un intérêt majeur : mieux connaître les polluants éventuels pour agir à la source. Cependant, évaluer précisément la qualité de l’air intérieur se révèle assez complexe.
Évaluer les risques pour la santé
Tout d’abord, vous pourriez vous rendre compte qu’il existe un besoin de faire le bilan de la qualité de l'air de votre intérieur si vous, ou vos proches, constatez des effets sur votre santé :
- Problèmes respiratoires (asthme, bronchite chronique, etc.) ;
- Allergies (notamment respiratoires) ;
- Irritations des yeux et des muqueuses ;
- Troubles dermatologiques (eczéma, urticaire, etc.).
Cela pourrait déjà vous permettre d'identifier des causes possibles et d’agir en conséquence.
En général, le fait que certains habitants du logement appartiennent à la catégorie des personnes à risque (enfants, femmes enceintes, personnes âgées ou asthmatiques) vous encouragera d'autant plus à effectuer des démarches pour assainir l’air intérieur.
Point sur les capteurs de mesure
Il existe différents types de capteurs de mesures :
- les kits d’analyse de l’air, avec une bandelette dont la couleur varie en fonction du niveau d’un polluant précis ;
- les appareils de mesure de la qualité de l’air.
Ces derniers se présentent sous la forme de boîtiers électroniques disposant de capteurs pour mesurer les taux de polluants, d’humidité ou la température. Leur efficacité reste cependant à prouver.
Dans les faits, un vrai bilan de la qualité de l’air intérieur doit de préférence être réalisé par un professionnel, qui pourra prescrire des actions à mettre en œuvre pour améliorer la situation.
Comment améliorer la qualité de l'air chez soi ?
L’amélioration de la qualité de l’air intérieur repose sur des habitudes saines :
- Améliorer la ventilation ;
- Aérer suffisamment ;
- Bien veiller à l’entretien des appareils de chauffage ;
- Acheter des produits peu émetteurs de composés organiques volatils ou semi-volatils ;
- Ne pas fumer à l’intérieur de sa maison ou de son appartement ;
- Nettoyer régulièrement les parties de l’habitat exposées aux polluants biologiques (espaces de couchage, zones humides, cuisine).
Les conseils à suivre :
L'aération :
Aération régulière du logement
Bien aérer est impératif pour conserver un air sain dans son logement, y compris si vous habitez en ville, cela permet le renouvellement de l’air. En outre, les polluants ont tendance à s’accumuler dans les espaces clos.
On conseille généralement d’aérer au moins 10 minutes le matin et 10 minutes le soir, sauf en cas de pic d’ozone où il est préférable d’aérer en milieu ou en fin d’après-midi. De plus, sachez qu’il est préconisé d’aérer après certaines activités (préparation du repas, passage de l’aspirateur, bricolage, prise d’un bain ou d’une douche, nettoyage avec des produits ménagers).
Pensez également à bien nettoyer les grilles d’aération et à vous assurer qu’elles ne sont jamais obstruées.
Évacuez l’humidité !
Tout d’abord, testez le niveau d’humidité avec un hygromètre. Selon le type de pièce, un taux d’humidité compris entre 40 et 60 % est préconisé. La température de votre logement doit, quant à elle, se situer entre 18 et 22 °C.
Il est nécessaire d’aérer systématiquement (voir conseil no 1) pendant et après des activités qui génèrent de la vapeur d’eau (bain, douche, cuisson des aliments, lessive, etc.). De plus, nous vous conseillons de garder vos casseroles couvertes lorsque vous préparez les repas et surtout d’activer la hotte aspirante. Mieux vaut également faire sécher votre linge à l’extérieur si cela est possible.
En cas de moisissures, n’attendez pas, lavez sans délai les surfaces concernées, car elles peuvent être source d’émission de spores puis cherchez la cause. Voici quelques questions que vous pourriez vous poser : y a-t-il une fuite quelque part ? La circulation de l’air est-elle suffisante ? Est-ce dû à un défaut d'isolation ?
Flash Astuce
Vérifiez que votre VMC fonctionne en plaçant un papier léger devant la bouche d’extraction d’air. S’il est attiré vers la bouche, tout va bien ! Veillez juste à bien le tenir pour qu’il ne soit pas aspiré.
Les produits :
Un usage sain des produits ménagers
Maintenant que vous avez bien sélectionné tous vos achats, voici quelques règles à suivre pour vos produits ménagers :
- Évitez de les mélanger, cela pourrait provoquer des réactions chimiques malencontreuses. Ainsi, vous serez peut-être surpris d’apprendre que combiner eau de Javel et détartrant peut conduire à la création de gaz toxiques.
- Maniez les sprays aussi peu que possible. Les parfums d’ambiance, les désodorisants et les produits à base d’huiles essentielles sont avant tout source d’émissions de COV. Ne vous laissez pas enjôler par leurs effluves florales et printanières.
- Utilisez une quantité minimum de produit.
- Pour les produits maison, limitez le nombre d’ingrédients et renseignez-vous au préalable.
- Rangez-les dans une pièce bien ventilée.
Privilégiez des produits plus sains
Soyez vigilant lorsque vous achetez des produits qui font l’objet d’un étiquetage préventif.
Si vous vous procurez des matériaux de construction ou pour les revêtements de vos sols ou de vos murs, vérifiez l’étiquette « Émissions dans l’air intérieur ». Dans la mesure du possible, choisissez toujours les produits qui affichent A+, c’est-à-dire les moins émetteurs.
En général, il est également intéressant de se fier aux labels environnementaux (Écolabel Européen, Ange Bleu, NF-Environnement).
Vous pourriez aussi faire plus attention aux fameux triangles rouges, symboles apposés sur les produits qui contiennent des substances dangereuses dans leur composition. Ils sont parfois incontournables, mais mieux vaut en prendre connaissance pour bien appliquer les précautions d’usage par la suite.
Les appareils :
Une ventilation efficace
Pour un air plus sain : utilisez votre système de ventilation mécanique (VMC) conformément aux préconisations. Ainsi, mieux vaut éviter de l’éteindre si elle doit fonctionner en permanence. Si vous le pouvez, mettez la vitesse maximale lorsque vous cuisinez ou prenez une douche.
En outre, nettoyez régulièrement les bouches d’extraction et de soufflage (tous les trimestres) et les filtres d’insufflation et d’extraction (VMC double flux, une à deux fois par an). Un entretien doit être effectué tous les trois ans par un professionnel.
Prenez vos précautions lorsque vous bricolez
Pour les bricoleurs aussi, il y a quelques bons gestes à adopter :
- Travaillez toujours dans une pièce bien aérée.
- Ne négligez pas de porter un masque pour les tâches nécessitant l’emploi de substances qui génèrent des émanations toxiques ou des poussières.
- Surtout, ne mélangez pas les produits si vous ne les connaissez pas suffisamment.
- Aérez longtemps après avoir fini votre ouvrage.
Appareils de chauffage : adoptez de bonnes habitudes
On ne le dira jamais assez, l’entretien des appareils de chauffage doit être réalisé régulièrement. C’est la base pour préserver la qualité de l’air intérieur de votre logement.
Pour ceux qui ont des équipements de chauffage au bois :
- Privilégiez du combustible de qualité : « NF bois de chauffage », « France Bois Bûche » ou des granulés labellisés « Din plus » ou « EN plus ».
- Ne brûlez pas de bois de récupération. Le bois de palette, par exemple, a souvent fait l’objet d’un traitement chimique et n’est pas adapté en tant que combustible pour des appareils de chauffage individuel.
Faites effectuer un ramonage régulier de vos conduits de cheminées (au moins une fois par an).